Les conditions des repas

Occupations annexes

La Concentration

Si l’on se concentre sur le fait de manger, si l’on a conscience de chaque saveur, si l’on ne se disperse pas en lectures, discussions… on favorise la digestion et l’assimilation. Si l’on se concentre sur l’ingestion des aliments, on est naturellement amené à la faire avec calme et efficacité. On ressent plus facilement et plus tôt que notre part de nourriture est suffisante. C’est un moyen simple de reprendre contact avec nos instincts alimentaires. Le fait de s’alimenter peut ainsi permettre à l’Homme, à travers une activité quotidienne, de s’ouvrir à des formes de conscience qui raffinent et élèvent sa conception du plaisir et son sens de la vie.

Le massage

Après un repas, on peut activer le processus de digestion en se frottant les mains pour les échauffer. On les passe sous l’eau chaude si nécessaire. On pose alors une main sur l’estomac et on masse circulairement dans le sens des aiguilles d’une montre de 20 à 40 fois. Puis on fait la même chose en tournant dans l’autre sens. Cette méthode permet de mieux s’endormir si on doit se coucher trop peu de temps après un repas. Elle est nécessaire si on reprend un travail aussitôt après manger.

La marche

Il n’est pas conseillé de s’allonger pour faire une sieste, de s’asseoir pour lire ou travailler aussitôt après un repas ; en principe il faudrait attendre deux heures. Il est préférable de faire quelques exercices modérés ou une petite promenade, sans courir ni sauter.

Les horaires

Il est important que les repas se déroulent chaque jour à des heures régulières, entre 7 et 9 heures pour le petit déjeuner, 12 et 13 heures pour le déjeuner et 18h30 à 19h30 pour le dîner. Le fait de trop décaler ces heures bouleverse notre digestion, car la rate et l’estomac ont pris l’habitude de secréter les liquides nourriciers et de fonctionner à des heures régulières, en dehors de cela ils se reposent, comme l’intendant d’un lycée, et en cas d’apport imprévu de nourriture ils auront du mal à agir dans l’urgence.

La régularité

Manger à heures régulières permet à l’organisme d’apprendre à se préparer pour les repas. Le corps fonctionne par rythmes. Le rythme des repas peut être décidé. Le corps s’y conforme ensuite. Il est bon de respecter un intervalle suffisant entre les repas. Il faut en effet que le repas précédent soit totalement digéré avant que n’arrive le suivant. Le repos laissé aux organes de digestion entre les repas améliore les performances digestives.

Le déroulement

On éprouve la faim lorsque l’estomac est prêt à recevoir de nouveau des aliments. La faim traduit, dans le langage de nos sensations, le fait que le Feu digestif est prêt pour accueillir des aliments dans l’estomac. Si l’on mange lorsqu’on a réellement faim, on est assuré d’une bonne digestion et d’une bonne assimilation.

Si l’on mange alors qu’on n’éprouve pas de faim, c’est que le repas précédent n’est pas totalement digéré. Cela provoquera inévitablement une stagnation des aliments. Ce syndrome est la cause de nombreuses maladies. Il est chronique chez les personnes qui mangent sans jamais avoir faim. Cette disposition doit être traitée d’abord en espaçant les repas et en réformant la diète. Si cela n’est pas suffisant, il faudra une intervention sur le plan médical énergétique.

A notre époque, il est fréquent de rencontrer des personnes qui ont toujours faim. Or l’analyse montre que ce phénomène est objectivement très rare : le plus souvent, le besoin ressenti est seulement psychologique, mais la faim réelle n’est pas ressentie.

Enfin, un repas doit être suivi normalement d’une sensation de satiété. Lorsqu’on n’éprouve plus cette sensation, il convient d’abord de ne pas grignoter, puis de reprogrammer progressivement cette sensation qui nous protège de tout risque de perturber notre digestion en mangeant alors que nous n’avons pas fini de digérer. L’expérience prouve qu’il est presque toujours possible de retrouver la sensation de satiété.

La vitesse

Il est très important de prendre le temps de manger. Un repas sur le pouce, bâclé à toute vitesse, un sandwich ou une salade mangés debout sont ce qu’il y a de pire pour le corps.

Il faut attacher une importance à la mastication des aliments, chaque bouchée devrait être mastiquée 20 à 30 fois, de manière à imprégner les aliments des Jing Ye qui vont aider à la digestion. Ce sera encore plus vrai pour les céréales, qui devront être mâchées 30 à 40 fois (voire plus pour du riz complet). Il suffit de faire l’expérience avec du pain, pour se rendre compte que la mastication le transforme en sucre lent. Un aliment doit être mastiqué d’autant plus qu’il est cru et/ou de nature froide. On peut imaginer quelle économie de forces digestives on réalise lorsqu’on boit ses aliments et que l’on mâche ses boissons comme cela est suggéré en médecine traditionnelle indienne.

L’état d’humeur

Les excès émotionnels tels que le stress, la colère, la rancune, des rires exagérés perturbent la digestion et l’assimilation des aliments. On pourra tirer profit d’un repas s’il est consommé dans la détente et la bonne humeur. Dans la théorie des 5 mouvements, le fait de s’alimenter est rattaché au mouvement Terre. Les sons de type Terre sont les chants et la musique. Une musique calme et mélodieuse peut favoriser la digestion.

La modération

Il convient de ne pas manger de trop (sinon risque d’encrassement de l’organisme), jamais plus de 70% de sa faim, privilégier la qualité des aliments à la quantité. Pour éviter les carences, manger des plats différents chaque jour, varier céréales et légumes. Eviter également de faire deux repas de fête qui se suivent ; si cela est, compenser par une journée de soupe de riz. Attention au grignotage, qui est très nocif pour l’organisme ; on peut le comparer au fait de rajouter du riz cru dans du riz en train de cuire, c’est la porte ouverte aux stagnations d’aliments qui vont affaiblir le corps.

Le Feng Shui

Au delà de deux convives qui dînent en tête à tête dans l’intimité, la table est nécessairement ronde… Cela évite simplement de se retrouver contraint et forcé de présider en bout de table ou, à la place d’honneur. La table ronde, souvent équipée d’un plateau tournant, permet de mieux répartir les invités, et on retrouvera les positions du Ba Gua, utilisé dans l’art du Feng Shui. La place d’honneur fait face à la porte d’entrée idéalement située au Sud. Elle « s’adosse au Yin et embrasse le Yang »… mais il existe, malgré tout, une place réservée à l’invité de marque qui est située à gauche de cette place… donc à main droite de celui qui entre.
Les autres convives se répartissent ensuite de part et d’autre de ces deux places par ordre d’importance ou d’âge décroissant.
Il est de bon ton que celui qui reçoit soit placé à ce qui correspond à l’Est de la boussole chinoise… Si la place d’honneur est à midi, la place de l’invité de marque à une heure la place de celui qui reçoit est à neuf heures, sa compagne prenant alors place à trois heures, la compagne de l’invité d’honneur se plaçant à six heures et celle de l’invité de marque à sept heures.
Il est donc, contrairement à ce qui se passe en Occident, assez difficile de faire alterner les hommes et les femmes, le jeu subtil consistant, à partir des règles de base, de bien répartir les différents groupes hommes/femmes sur une base de trois ou de quatre.

auteur : Georges-Marie MÉLIN

Remerciements à ceux qui m’ont guidé vers les bases de la diététique :
Le Professeur LEUNG KOK YUEN
Georges CHARLES
Pierre-Henri MEUNIER

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