Les cinq croix

Le chiffre 5

Un ancien texte de la société d’études des sciences des arts et d’histoire indique que les moines de l’abbaye de Saint-Baasles avaient érigé cinq croix aux alentours du village de Verzy. La première de couleur blanche se trouvait au Nord-Est, , sur la route qui mène à la RN 44 au lieu dit de la Malonge, au niveau de la ferme nommée aujourd’hui de Pierre Monnaie. La deuxième de couleur noire se trouvait au Sud-Est, sur la route qui mène à Villiers-Marmery au lieu dit les Saints Bets. La troisième de couleur verte se trouvait au Nord-Ouest, sur la route qui mène à Verzenay en face du Phare. La quatrième de couleur rouge se trouve toujours au Sud-Ouest, dans le site des faux à proximité de l’ancien parking (aujourd’hui dans la zone protégée). La dernière de couleur jaune se situait sur la place du Village, au centre, adossée à l’hôtel d’Anvers.

A noter la présence de nombreuses autres croix dont celle de l’Ermitage, à proximité du site des faux, au lieu nommé aujourd’hui Le Mont Sinaï. Tout cela nous renvoie à une autre tradition, celle des cinq éléments de la Médecine Traditionnelle Chinoise (chacune des cinq couleurs correspondant aux cinq éléments), au cinq directions, aux cinq organes, qui vont être la base du Ba Gua utilisé en Feng Shui.

Lien entre traditions chinoise et chrétienne

Nous pouvons aussi relier ces traditions à la croix solsticiale que l’on retrouve dans toutes les traditions liées au culte solaire, base de notre chrisme chrétien.

La lumière du « jour », étant analogiquement comparée au déroulement de la vie, la « nuit » marque le passage dans les ténèbres, là où les yeux ne peuvent plus voir le monde des vivants. Transposé sur l’année, par la succession des quatre saisons, nous retrouvons ce même cadencement symbolisant la vie et la mort.

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La croix rouge

L’axe EST-OUEST est le siège des équinoxes de printemps (21 mars) et d’automne (21 septembre). Ces deux phases calendaires se situent entre le maxima où le soleil est « le plus haut » l’été (21 juin), avec toute sa chaleur et sa lumière intense, et le minima, l’hiver (21 décembre) où le soleil est au plus bas, avec un rayonnement discret et la manifestation du froid.

C’est pourquoi, dans beaucoup de croyances, l’est représente l’endroit où se trouve le paradis terrestre alors que l’ouest nous amène vers les rives des ténèbres, près des royaumes des morts.

L’équinoxe de printemps représente la naissance, cette montée vers le solstice d’été symbolise l’expression de l’épanouissement, de la belle vie. Cette position se situe toujours dans le quart nord-est à la Saint-Jean d’été.

L’équinoxe d’automne nous mène à la belle maturité. La descente vers le solstice d’hiver nous prépare à l’intériorisation, mort symbolique à la matière qui favorise la renaissance à la vie intérieure en ces temps de la Saint-Jean d’hiver. Cet axe d’orientation est positionné dans le quart sud-est. Dans la tradition chrétienne, l’importance des solstices est marquée par le rôle prédominant de la naissance du Christ au solstice d’hiver et de Jean le Baptiste au solstice d’été. L’un annonce la phase lumineuse, l’autre la période d’obscurité, conformément à la prédiction de l’écriture : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jean 3,3).

Symbolisme

La croix tridimensionnelle est la plus parfaite image sacrée du monde. Elle est le signe visible de La Trinité dans l’unité.

« Le X et le P, les deux premières lettres du nom du Christ en grec, soit la croisée de ce X par le I. Le P dans l’axe nord nous évoque le Père, le soleil. Quant au X, sa position et sa forme ne prêtent à aucune ambiguïté, ce sont ni plus ni moins les traductions de la course solaire du lieu. Les levers et couchers solsticiaux sont ainsi marqués et ils sont en quelque sorte la carte d’identité du bâtiment, Ie premier outil utilitaire que met en place le maître d’œuvre pour appréhender la future construction.

La partie horizontale est-ouest, marquée par le A (le commencement-l’Alpha) et le O (la fin-L’Omega) est la ligne des équinoxes. Mais la fin n’est-elle pas le commencement d’une nouvelle vie, et inversement le commencement celui d’un futur déclins. Cette symbolique nous incite à plus d’humilité et surtout à relativiser le contexte de la vie et la mort, sous-tendue par la permanence de l’esprit. Dans l’expression du Chrisme, nous retrouvons toute la conscience du monde, ce symbole issu de la nuit des temps, devenu le signe de reconnaissance et de ralliement des premiers chrétiens.

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