« Les règles de la sagesse prescrivent de se conformer aux saisons de l’année, d’offrir aux repas des produits du pays où l’on est, de s’accommoder aux désirs de l’esprit, aux inclinations de l’homme, à la nature des choses. »
Ainsi chaque saison aura ses productions particulières, chaque terrain ses plantes favorites, chaque homme ses mets qui lui conviennent. Ce que la saison n’a pas produit, ce que le sol n’a pas nourri, un homme ne l’offre pas. Si les habitants d’une montagne aride offraient du poisson, si les habitants du bord d’un lac offraient des sangliers, un sage dirait qu’ils ne connaissent pas les règles de santé.
Pour ce qui concerne ces règles, il faut considérer en premier le temps, en second lieu l’ordre établi par la nature, en troisième lieu la qualité, en quatrième lieu ce qui convient à la condition des personnes et les circonstances, en cinquième lieu la proportion. » Livre des Rites (LI JI), 1121-222A
La Diététique chinoise
Ce texte, issu de l’un des cinq grands Ouvrages Classiques de la Chine antique, résume l’essentiel des règles fondamentales de la diététique traditionnelle chinoise : des règles à la fois simples et de portée universelle.
Des règles que nous avons oubliées, dans une société qui dispose en abondance de tous les aliments à toutes les saisons, à une époque où l’alimentation n’est plus vécue comme une nécessité, et suit les phénomènes de la mode et de la technologie. Fast food, junk food, « alicaments » : dans la nourriture d’aujourd’hui, l’organique, le chimique et maintenant le génétique se mélangent. La petite production disparaît au profit d’une logique industrielle génératrice de vaches folles et de lots contaminés.
Dans un tel contexte, la diététique officielle, celle qui s’affiche sur les emballages et nous maintient dans une logique consumériste en nous incitant à « boire pour éliminer » et à « manger pour maigrir », apparaît davantage comme une caution que comme une alternative à nos mauvaises habitudes.
Dans les faits, la théorie diététique moderne, basée sur les mêmes a priori que la médecine occidentale, n’apporte aucune solution convaincante aux problèmes de santé de notre société de consommation, y compris dans des domaines qui devraient la concerner au premier chef, tels que l’obésité (une personne sur cinq aux USA), les allergies, le diabète, l’hypertension artérielle et les troubles cardio-vasculaires, les maladies tumorales, etc.
La diététique proposée dans ce site a pour but de rappeler les grands principes culinaires et alimentaires du point de vue de la médecine chinoise, de les adapter à notre alimentation traditionnelle occidentale, de redécouvrir au passage les vertus oubliées des aliments et recettes « de chez nous ». Cela prouvera que la diététique traditionnelle est facile à mettre en œuvre et n’est pas incompatible avec la gastronomie…