(par Guy Thieux)
Le mont Saint-Michel
Lorsque nous considérons un haut-lieu, dans notre contemporaineté, bien souvent ce lieu est déjà construit. Qu’il s’agisse des cathédrales, du Temple de Jérusalem, des Pyramides ou du Mont Saint-Michel, le lieu existe. C’est au travers de sa construction que nous pensons percevoir spirituellement, intellectuellement, psychiquement, mentalement, sensoriellement, des courants, ou un phénomène, une phénoménologie qui dans le monde sensible et dans le monde suprasensible sont en lien l’un avec l’autre.
Ce lien subtil fait que nous considérons ordinairement que ce lieu est un « HAUT-LIEU ». Il l’est par son architecture visible. Il l’est aussi peut-être par une architectonique complètement invisible, et qui relie, en définitive, la cellule vivante à la structure-même de l’univers et anime la résonance des synapses, c’est à dire des liaisons neurocorticales que l’homme peut établir avec l’Intelligence de l’univers en un point de manifestation particulier.
Liens entre infiniment petit et infiniment grand
Si nous considérons, dans un premier temps, ce lieu par rapport à la nature et à la structure des roches, par rapport au sous-sol plus ou moins profond, par rapport aussi à des champs de force plus subtils, mais matériels, comme le champ magnétique terrestre, on s’aperçoit qu’il a des caractéristiques particulières. Par exemple, si on examine une carte du champ magnétique, on voit, à l’échelle mondiale, des points considérés en « émanation ». En ces points, le champ magnétique ressort par cercles concentriques créant ainsi des émergences localisées. Au contraire, il y a aussi à d’autres endroits des points « d’absorption ».
Entre les phénomènes d’absorption et d’émission, on trouve des zones relativement intercalaires, plus ou moins neutres, comme cet axe qui va des Açores à la Norvège et au Pôle Nord, en passant par le Mont Saint-Michel. Reportée sur une échelle quadrillée, cette ligne forme presque une médiane, un chemin moyen entre le pôle magnétique nord (qui est différent du pôle géométrique, situé à 1500 km de distance) jusqu’à ce point. Or, nous pouvons rapprocher cette observation de quelques autres remarques. Les « vents solaires » interplanétaires forment des lignes qui enveloppent la Terre. Ce sont des phénomènes de plasmas, à peu près le 400ème de tous les rayonnements plasma émanés du soleil, c’est-à-dire des forces absolument énormes, à caractère tourbillonnaire. Ils tournent à la fois autour du système et tout autour de l’enveloppe magnétique et électrique de la Terre.
Si nous regardons maintenant un point quelque part sur cette petite sphère qu’est la Terre, on s’aperçoit qu’un HAUT-LIEU est lié à ces forces, à ces phénomènes d’induction magnétique, comme des couronnes gigantesques qui parcourent tout le cosmos. En définitive, les formes qui en nous vont recevoir ces impulsions d’abord physiques, – avant qu’ elles ne deviennent psychiques – , sont des formes à caractère vivant, c’est à dire des formes elles aussi tourbillonnaires, comme le système de l’ADN. La forme réceptrice sera, au point de vue du champ magnétique et des tensions électriques, un corps infiniment petit, cette forme de spirale enroulée, au niveau de la cellule. Et sur ce corps se trouvent des quantités d’informations qui reçoivent, codent ou décodent des signaux qui nous viennent de l’extérieur. Quand on voit les systèmes d’enroulement de l’A.D.N., ceci nous rappelle d’autres enroulements dans l’infiniment grand : les systèmes nébulaires.
Au Delà
Donc nous pouvons pressentir qu’il y a une sorte d’entraînement, de phénomène de vortex dans tous ces systèmes tourbillonnaires, autour des étoiles, puis autour de la terre, puis autour de la cellule, puis autour de toutes les cellules et de notre arbre nerveux. Et, que nos cellules soient sanguines, graisseuses ou osseuses… nous baignons dans ce champ cosmique, dans cet univers.
Ceci est du domaine de la sensorialité. Au delà, au niveau de la conscience de l’homme, il y a cette notion de chercher à comprendre la nature del’univers, d’essayer de l’épeler, – sinon de pouvoir le lire – , et finalement de pouvoir l’écrire. Il s’agit donc, par des signes appropriés, de laisser des informations répétitives qui seront transmises de génération en génération dans le but de comprendre « ce qui se passe ».
« Ce qui se passe », c’est qu’au fur et à mesure de notre sortie du monde sensible, nous arrivons également au stade où ’un « état de conscience » s’établit. Cet état de conscience nous fait prendre conscience de « quelque chose d’autre ». C’est ce quelque chose d’autre qui fait qu’à un moment donné, l’homme va choisir ce lieu pour, d’une manière architecturale, construire quelque chose. Cette architecture, après des centaines parfois des milliers d’années (comme pour les Pyramides), étonne encore, aujourd’hui, le contemporain.
Nous ne comprenons pas, quand nous sortons d’une civilisation pour entrer dans une autre civilisation, ce qu’ont réellement conçu, ou voulu réaliser nos prédécesseurs. Nous essayons de trouver quelque chose, mais nous sommes coupés des racines. Nous constatons que les Pyramides existent, que le Sphynx existe, on invente avec du matériel égyptologique ou archéologique, des informations, des interprétations qui, rapidement collent à nos propres modèles. Et nous aimons qu’ elles collent à nos modèles car c’est notre manière de déchiffrer l’univers. Nous pensons que nous avons découvert d’autres choses. Mais, assez curieusement, nous ne reconstruisons pas, ni les Pyramides, ni Chartres, ni le Mont Saint-Michel. Une autre étape nous attend, celle qui, on peut le supposer, sera de découvrir le monde de demain.
Le sentier de la forêt royale
Considérons maintenant ce haut-lieu sous l’angle d’une journée. Dans une journée, il y a une variation du champ magnétique sur tous les points de la terre, entre minuit, 6 heures du matin, midi, et 18 heures, une variation du champ magnétique vertical, suivant les équinoxes, le printemps, la moyenne de l’année, etc. Cette courbe est, en certains points, agitée de phénomènes d’acoups quand il y a des orages magnétiques, même si le ciel est très bleu. De toute façon, on constate toujours ce même rythme : un facteur croissant qui arrive à une culmination, puis un facteur décroissant. Or il se trouve que toutes les cellules du corps humain enregistrent cette phénoménologie et on pourrait penser que le sang, tout particulièrement, a une relation avec ce rythme solaire. Certaines formes de pensée, même d’expérimentation, indiquent que c’est au niveau de la rate que se reproduit, dans le corps, un phénomène tourbillonnaire similaire aux phénomènes que nous évoquions tout à l’heure, c’est à dire aux phénomènes galactiques et infra-cellulaires. C’est un principe énergétique, qui est lié, plus particulièrement, au travers de la rate, au sang puis au soleil. Mais le cerveau, lui, est irrigué par le sang. Et si des décharges glandulaires particulières vont, dans ce sang, créer quelque chose de particulier, à un moment donné, on aura des idées nouvelles, et une forme de conscience qui sera tout à fait nouvelle va intervenir.